Xavier de Boissieu

D’où venez-vous ?

Je viens du Château de Lavernette. Je suis né à Mâcon, j’habite à cheval sur Chaintré et Leynes depuis que je suis né.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

J’ai fait des études à Davayé puis au lycée viticole de Beaune où j’ai fait mon BTS Viticulture Œnologie. Après je suis parti à Montpellier à l’ENSAM faire une Licence sur le commerce des vins et spiritueux et ses signes de qualité et ensuite je suis parti faire des vinif’ en Nouvelle Zélande. Je me suis promené un petit peu à Tahiti au passage. Après j’ai juste fait un petit retour en France rapide pour aller aux Etats-Unis faire des vinif’ entre la Napa et la Sodoma dans le Carneros. J’ai rencontré ma femme Kerry au domaine, elle était œnologue. J’étais un peu son interne. Je suis rentré en France. On s’est installés pour s’associer avec mes parents. Fin 2005, on a commencé à travailler en bio et biodynamie. En 2007, on a acheté des vignes en Pouilly-Fuissé pour pouvoir apporter quelque chose au domaine et pouvoir s’associer pour de vrai avec les parents.

Pourquoi ici ?

Le Château je ne l’ai pas choisi, c’est un peu lui qui m’a choisi. Au départ j’avais pensé rester aux Etats-Unis, travailler là-bas un peu plus. On a quand même la belle vie aux Etats-Unis, c’est assez sympa la Californie. Mais finalement j’ai été rappelé par les traditions. Je me suis rendu compte qu’en Californie j’allais pouvoir gagner beaucoup d’argent, faire plein de trucs, avoir beaucoup plus de temps mais j’avais une petite déception parce que c’était plus compliqué de créer un domaine. C’était facile de pouvoir travailler en onemaker, ou en chef de culture, mais en fait c’est soit on fait des raisins qu’on donne après à quelqu’un d’autre pour s’en charger, soit on fait du vin à partir des raisins que quelqu’un d’autre a fait, soit on se lance dans le commerce et on vend les vins que d’autres ont fait. Mais on ne peut jamais essayer de façonner quelque chose du début à la fin. Alors qu’on avait tout ce qu’on voulait ici au Château de Lavernette, avec un bel outil pour faire ce qu’on souhaitait faire. Donc ça semblait aussi logique de venir au Château

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

La Roche de Solutré j’adore. La Roche de Vergisson aussi d’ailleurs. Comme je suis né ici, j’y viens depuis que je suis gamin. Elle me parait plus petite qu’avant. C’est une région qui est magnifique. On a beaucoup de chance. Mâconnais sud, Mâconnais, Nord Beaujolais, tout ce coin. C’est mes paysages, c’est ce que j’aime. J’aime bien aussi aller sur la Grange du Bois, Cenves. Pour le viticulteur, c’est une déconnexion du paysage viticole, en quelques mètres on arrive à changer complètement de paysage.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Le jour où on a vendangé pour la première fois la vigne qui était notre premier achat de Pouilly-Fuissé, notre fils ainé qui est né. Le même jour que la date de vendange. C’était une belle récolte ce jour-là.