Adrien de Yparraguirre

D’où venez-vous ?

Mes ancêtres viennent du sud de la France, du Pays Basque. Moi je suis parisien, je suis né dans le 93.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

J’ai toujours été restaurateur, déjà à Paris. J’ai travaillé en tant que chef de parti chez Fauchon, au Prince de Galles et à la Maison de l’Amérique Latine. J’ai aussi travaillé 4 ans à Montmartre. Et ma dernière expérience parisienne était à la Grande Ourse où j’ai fini chef de cuisine. Juste avant d’arriver à Solutré. Au final, cela fait plus de 17 ans que je fais ce métier.

Pourquoi ici ?

Mon épouse, Juliette, est originaire de Saint-Amour. C’est ce qui nous a conduit à revenir dans le coin, en 2008. En visitant plusieurs lieux, c’est l’emplacement de la Courtille qui nous a séduit. C’était un petit hôtel-restaurant, une petite auberge de cuisine traditionnelle (andouillette, bavette à l’échalote, etc.). Il y avait tout à faire dedans, c’était très à l’ancienne, avec des chambres 100% moquettes, à la mode des années 70 ! Mais ça nous permettait de créer notre propre lieu, à notre image. Ma femme a eu la vision et m’a convaincu. Moi ce qui m’a plu tout de suite, ça a été l’espace de travail en cuisine, la terrasse, et surtout le fait d’être au cœur du village. J’arrivais tout juste de Paris et je n’étais pas prêt à me retrouver complètement isolé, chaque chose en son temps ! En plus, j’ai à cœur de maintenir une vie et du lien dans le village. J’organise le repas Jazz-Manouche dans l’été, j’invite les habitants chaque année pour la galette des rois. Ces jours-là, l’idée n’est pas de faire du profit, mais véritablement de rassembler les gens. J’aime à la fois être tout seul, mais aussi parfois me sentir très entouré. Mon souhait, c’est que les gens repartent contents et aient envie de revenir. Pour ça, j’essaie d’intégrer ma touche dans tous mes plats. La touche de la Courtille, c’est des chutneys acidulés (mangue, ananas, passion), un côté épicé. Un sucré-salé-acide bien maîtrisé.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

Sur le Grand Site, on est riche de nombreux vignerons, et j’adore chaque année aller découvrir le nouveau millésime. Pour moi c’est un peu comme Noël ! Je vais chez plusieurs vignerons pour déguster et apprécier les nouveautés. C’est toujours un bon moment. Et quand je découvre une cuvée qui me plaît, je fais en sorte de la proposer à la carte, pour en faire profiter mes clients, et ça me permet de changer régulièrement. J’aime aussi monter au sommet de Solutré. Je n’y vais pas chaque semaine, mais lorsque j’y vais j’ai toujours l’impression de découvrir de nouvelles choses.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

La naissance de ma fille, en 2010, un an après l’ouverture. C’est ce qui m’est arrivé de plus beau ici.