Denis Bouchacourt

D’où venez-vous ?

Je viens du Beaujolais, d’un très beau petit village qui s’appelle Pruzilly. Je suis donc passé du vin rouge au vin blanc.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

J’ai toujours été dans le vin. Mon grand-père était viticulteur en beaujolais, il me faisait travailler avec lui à la cave, ou pendant les vendanges. Mon père était directeur commercial chez un négociant en vins, donc j’ai toujours baigné là-dedans. J’ai fait des études de commerce international, puis j’ai travaillé au service export chez un négociant en vins local. Le fil conducteur de mon travail c’est l’histoire du site : la géologie, la préhistoire, le paysage, il suffit de voir les étiquettes de mes bouteilles ! Dans mes méthodes, je choisis l’approche la moins interventionniste possible, pour que les gens aient dans leurs bouteilles les palpitations du terroir : je ne cherche surtout pas à reproduire chaque année le même vin. L’homme doit s’effacer pour laisser vivre tous les éléments du terroir qui sont apportés par le raisin. Au niveau de la vinification, je laisse le temps à mes vins de grandir, comme on le ferait pour un enfant. Il passera du stade d’enfant à celui d’ado puis d’adulte, je ne veux pas brusquer les choses, pour ne pas perdre l’âme du vin.
J’ai toujours adoré les vins, de partout. Par exemple, j’aurais adoré être viticulteur en Alsace, je trouve qu’ils ont de beaux cépages et aussi de beaux paysages.

Pourquoi ici ?

Je suis arrivé à Solutré par un « transport amoureux ». Puis les circonstances de la vie ont fait que je me suis reconverti dans la viticulture. En 1987, le domaine viticole était à reprendre, et j’ai rapidement eu la conviction que c’était là que je pouvais mener la vie que j’avais envie de vivre et réaliser un truc intéressant.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est mettre dans mon sac à dos un casse-croûte et des verres en cristal, et monter pique-niquer le soir sur le Mont Pouilly. Et depuis là-haut, contempler le paysage en ouvrant une bouteille, c’est un grand bonheur, à peu de frais. Oublier un peu le paysage viticole pour découvrir ces grands espaces ouverts, ça donne une grande bouffée d’air.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Je n’ai pas de moment particulier en mémoire. C’est plus une question de quotidien, une multitude de petits moments. Quand on rentre de voyage, on est toujours émerveillé par le paysage en arrivant à Solutré, c’est magique !