Régine Payen

D’où venez-vous ?

Je suis d’origine Pied-Noir, c’est-à-dire Française rapatriée d’Algérie. C’est important de le souligner parce qu’il y a une vraie identité familiale que l’on retrouve à travers le restaurant avec la participation de ma mère qui avait le sens de l’accueil, de la convivialité.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

Après un cursus scolaire normal, j’ai passé un concours pour entrer à l’Education Nationale service administratif. Au fil des années, j’ai acquis des notions de gestion, organisé des séjours à l’étranger, des classes de neige. C’était toujours un travail d’équipe et d’organisation qui a été très formateur. J’ai aussi créé une petite société de peinture sur soie qui m’a permis d’avoir un esprit plus ouvert sur le monde extérieur à l’Education Nationale. Toutes ces expériences, je m’en suis servi pour l’ouverture du restaurant.

Pourquoi ici ?

C’est le lieu qui a créé l’envie du restaurant. Je marchais souvent sur la voie verte, je voyais cette petite maison, ça a été un vrai coup de cœur ! Autrefois, cette maison était un endroit de convivialité. La personne qui tenait le café de la gare faisait des casse-croûte pour le garde-barrière et le personnel de la gare. Puis, lorsqu’elle a fermé, ce n’était plus qu’une maison d’habitation. J’ai eu une envie profonde de redonner un cœur de vie à cet endroit.
En 2004, la Mairie de Charnay-les-Mâcon a fait un appel d’offre pour la réouverture du Café. Nous étions plusieurs à proposer notre candidature. Le parcours a été difficile, la commune a retenu notre candidature. Il fallait se lancer et là aussi c’était un vrai travail d’équipe.
Un ami italien me dit que « je fais fonctionner mon ventre avant d’allumer mon cerveau ». Et c’est vrai, je suis une affective et j’aime me lancer dans des projets menés en partie par mon feeling.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

La Roche de Solutré.
Au lever du jour ou à la tombée de la nuit, elle est majestueuse et mystérieuse. Je prends un immense plaisir à prendre la route qui monte à Solutré, puis arpenter la roche pour un grand bol d’air.
J’aime aussi aller à la Ferme des P’tits Bilounes à Cenves, acheter mon fromage de chèvre. C’est un véritable havre de paix.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Mon meilleur souvenir, c’est celui qui m’a valu quinze jours d’hôpital ! Un soir d’hiver, à la nuit tombante par un superbe clair de lune je suis montée avec des amis sur la Roche de Solutré. On avait emmené un pique-nique, une petite bouteille de vin, et il a commencé à neiger. Tout était magique et surréaliste. Nous étions au-dessus de nuages. Par contre j’ai pris un gros coup de froid …