Henry Testot-Ferry

5 février 1826, La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne) – 9 novembre 1869, Bussières (Saône-et-Loire)

Henri Testot-Ferry naît en Seine-et-Marne le 5 février 1826. Bourguignon par sa famille qui fut élevée à la noblesse par Napoléon Ier, il s’installe d’abord à Prissé après son mariage, puis à partir de 1856 à Bussières, dont il sera maire jusqu’à la fin de sa vie.

Ce notable aisé et érudit, occupe ses loisirs à l’étude naturaliste et à la géologie, arpentant la campagne mâconnaise au cours de longues journées de terrain pour nourrir ses recherches. Membre fondateur du Comité de paléontologie française en 1860 avec le préhistorien Edouard Piette, il rédige sous le nom « Henri de Ferry » une monographie sur les polypiers, squelettes fossilisés de corail du Jurassique, dont il découvre et nomme plusieurs espèces. Il étudie aussi les traces d’occupations préhistoriques en Saône-et-Loire avant d’être appelé par Adrien Arcelin en septembre 1866, pour fouiller avec lui le site de Solutré.

Les fouilles du Crot du Charnier à Solutré, entre 1866 et 1869.
De gauche à droite : Henri Testot-Ferry (une grande feuille de laurier à la main gauche), Adrien Arcelin (tenant un os de cheval) et leurs fouilleurs, les Buland, père et fils (à leurs pieds, pelle et bèche).

Sa classification de l’outillage en silex, basée sur les ressemblances des outils de « l’âge du renne » avec les feuilles de différentes espèces végétales et son approche de géologue ont été déterminantes pour l’étude et la compréhension du gisement de Solutré. Sa description analytique du mobilier permit d’intégrer la période qui sera appelée après son décès « le Solutréen » dans la nouvelle chronologie de la Préhistoire, proposée dès 1869 par Gabriel de Mortillet, encore globalement utilisée aujourd’hui.
Henry Testot-Ferry décède soudainement à 43 ans le 9 novembre 1869. Son compagnon de recherche, Adrien Arcelin, s’emploie alors à rassembler ses notes et les enrichir de commentaires et appendices pour la publication posthume, en 1870, de la grande synthèse de ses recherches en préhistoire : « Le Mâconnais préhistorique ».

En 1955, son petit-fils André souhaite céder au British Museum les 5 000 pièces de la collection Ferry, dont une importante série de feuilles de laurier. Grâce à l’intervention expresse de Jean Combier, une levée de fonds autorise l’achat in extremis de la moitié de la collection par le Musée des Ursulines de Mâcon en 1958 et ce faisant, le maintien en France des séries qui permirent d’identifier la culture solutréenne. Une partie significative de ces objets sont aujourd’hui présentés dans le musée de site niché au pied de la Roche de Solutré, fondé par le département de Saône-et-Loire en 1987.

Feuille de laurier, collection Testot-Ferry (British Museum, Londres) : « La plus belle pointe solutréenne de la collection TESTOT-FERRY. Longueur : 186 millilmètres ; épaisseur 7 millimètres ; poids : 60 grammes »