Séverine Mornand

D’où venez-vous ?

Je suis native de la région. Mon papa est natif de Fuissé, il est fils de vigneron. Il avait repris le domaine familial qui est maintenant repris par mon petit frère.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

J’ai fait le lycée de Davayé en BTS viti-oeno et après j’ai travaillé 2 ans avec mon papa et je suis repartie à la fac à  Reims pour devenir œnologue. Je suis une spécialiste des bulles, des crémants en Bourgogne. Les 20 ans d’œnologie que j’ai pu passer dans le laboratoire que j’avais, je m’occupais essentiellement des effervescents. Je suis passionnée de vin et de chevaux. A l’âge de 8 ans mon papa m’a acheté mon premier poney et on a maintenant 27 chevaux à la maison d’où l’idée d’allier mes deux passions. Je vais faire profiter aux gens de passage de ce que je peux connaitre de cette région et comment je peux leur donner l’envie d’y revenir et d’y rester pour certains.

J’aime le contact avec les gens. Expliquer aux gens nos vignes, ce qu’elles sont, pourquoi elles sont là. Pourquoi telle appellation s’arrête ici, pourquoi telle autre appellation va commencer là. Pourquoi on met en place des premiers crus. L’énergie que mettent les vignerons à faire ce produit… mais au rythme d’un cheval tranquille si on a envie de papoter mais aussi se faire des bonnes sensations quand on arrive dans des chemins avec nos chevaux un peu plus sportifs et qu’on a envie de se faire plaisir. Faire partager tout ça !

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

La Grange du Bois quand on sort du bois et que tout d’un coup on en prend plein la figure avec le panorama où on voit les deux roches qui s’offrent à nous. Il y a beaucoup de choses que l’on voit au rythme d’un cheval, qu’on ne voit pas à pied

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Le déclic il y a 2 ans, une amie qui est monitrice au centre équestre de Chaintré veut proposer à son groupe d’adultes une randonnée d’une journée. Elle me dit « il faut que tu me montres les chemins ». Le temps passe, on arrive fin juin c’est dans une semaine. On n’a pas pris le temps de lui montrer les chemins. Je lui dis « tu sais je vais prendre mon cheval et puis je vais t’emmener plutôt que te montrer les chemins et que tu te perdes et que tu m’appelles (rires) ». Donc on part de Chaintré et on monte direction Serrières où on devait faire la halte du midi, on passe par ce chemin de crêtes justement. Et dès le début, un cheval commence à manger les vignes. Je dis « non, on le laisse pas manger pas les vignes ». « Mais il ne mange pas les raisins, il ne mange que les branches ». Je réponds « oui mais les branches c’est ce qui va faire les raisins l’année prochaine ». Et on commence à discuter de vignes, j’explique qu’on est au milieu des Pouilly-Fuissé, puis on est passés dans les Saint-Vérand et puis on revient dans les Pouilly-Fuissé, puis on parle un peu des Premiers Crus, pourquoi, comment ? Et ce jour-là j’ai eu le déclic !