Jacques Saunier

D’où venez-vous ?

Je suis né dans la région parisienne, à Garches sur la ligne qui va de Paris à Versailles. J’ai passé toute mon enfance là-bas, ma jeunesse et mes études.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

J’ai décidé de venir m’installer ici comme paysan. Pendant huit ans j’ai été exploitant agricole, j’avais une spécificité c’est que j’avais transformé les espaces en élevage cunicole, l’élevage du lapin, j’avais en gros 2 000 lapins dans l’exploitation, plus des moutons. J’avais arraché les vignes qui étaient trop vieilles, et il y avait un peu de tout : du chardonnay etc. Au bout d’un moment j’ai fait une allergie, à la poussière, aux poils de lapins, et là ça passait plus. Donc j’ai arrêté et je suis rentré comme technico-commercial dans le domaine de l’alimentation du bétail. J’ai travaillé dans plusieurs entreprises dans l’Ain. En 2000 j’ai travaillé pour une entreprise qui importait des vins aux Etats-Unis, jusqu’en 2014. Je faisais ce travail depuis la maison, c’est pour ça que j’ai pu faire les chambres d’hôtes. Et puis comme je recevais régulièrement des américains, l’idée est venue comme ça.

Pourquoi ici ?

A 24 ans, en septembre 1968 j’ai décidé de venir ici, à la Gentilhommière. Je ne voulais pas continuer à Paris : prendre le train, la foule, etc. J’ai préféré la qualité de vie à une éventuelle réussite professionnelle, et ça fait maintenant 50 ans que je suis ici.
C’était un grand-oncle qui avait acheté ça en 1890. Et après la guerre avec mon père on passait toute la journée dans le train et on venait en vacances ici. Il y avait encore la micheline qui faisait Mâcon-Cluny et qui s’arrêtait à Prissé, on ne savait pas quand on allait arriver, mais on arrivait !
Les chambres d’hôtes ont ouvert en 2007. J’ai dû aménager toutes les combles, ça fait environ 200m² au total, donc des chambres de 40m² en moyenne. Faire ça, ça me permettait de rester dans les lieux une fois à la retraite. Je trouve sympa d’accueillir des gens, de discuter même si aujourd’hui j’ai 74 ans, alors ça commence à être dur de tout entretenir. Il faut préparer les chambres, accueillir les gens, avec des périodes où ça s’enchaine.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

Quand les hôtes me demandent quoi visiter, je leur fait un parcours avec les incontournables : Solutré, Cluny, Brancion, Chapaize, etc. J’envoie les gens bien sûr à la Roche de Solutré, au Musée, mais aussi dans les villages, les églises sont belles.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Cette grande maison j’y ai passé mon enfance. Dans ces grandes maisons, il n’y a pas de chambre : vous rentrez dans le hall, à gauche il y a une grande salle à manger, à droite encore un grand salon, mais dans cette grande maison il y a trois chambres (hors les chambres d’hôtes). Quand on était petits et qu’on venait en vacances, on nous couchait dans une arrière-cuisine, on était éparpillés dans des petits canapés etc.