Le Musée de Préhistoire de Solutré s’ouvre au flanc de la fameuse Roche de Solutré. Émergeant des vignobles de Pouilly-Fuissé, le site naturel de la Roche, classé en 1982, fait l’objet d’une réglementation qui ne tolère aucune construction nouvelle. Lors du concours d’architectes, il fut exigé que le musée soit complètement enterré, d’où la nécessité de créer dans ce volume un rapport visuel avec deux éléments majeurs du paysage : le « nez de la Roche » d’une part, le site archéologique et la vallée de la Saône d’autre part.

Principes architecturaux

p128 lucarneConçu par l’équipe d’architectes Clapot-Dallery, le musée se présente sous la forme d’un bâtiment enterré de forme quadrangulaire dégageant un vaste espace intérieur harmonieusement divisé par une double file de colonnes. Deux lunettes de vues, judicieusement placées marquent un temps de repos dans le discours muséal et attirent l’attention des visiteurs sur deux points forts du cadre naturel : la vallée de la Saône et la Roche de Solutré.

Le souci d’offrir quelques vues sur l’extérieur se traduit de la façon suivante :
– au nord, une ouverture sur le nez de la Roche a été ménagée,
– à l’est, un balcon intérieur permet à l’œil de dominer le site archéologique et la vallée de la Saône,
– au sud se trouve l’accès au musée.

Les particularités

La nature du sous-sol, constitué de marnes et d’éboulis instables a nécessité la pose de « points de fondations-crampons » qui augmentent l’adhésion au sol. Les murs en béton, qui délimitent le volume du musée sont porteurs ; ils sont doublés de plaques d’isolant en polyuréthane et assurent l’étanchéité de ce musée enterré ; derrière ces murs, un doublage en parpaings assure le drainage et la protection de l’étanchéité en cas de descente d’éboulis importants. Enfin, un filtre en feutre a été déroulé sur l’ensemble avant la mise en place du remblai de terre.

Le plafond de l’allée centrale ondule entre les piliers jusqu’au lanterneau de la Roche. De forme gauche, il est revêtu d’un parement de pierre dont la conception technique a été difficile et la mise en œuvre innovante. Les dalles de pierre, d’un aspect rugueux et irrégulier, proviennent de la première couche de blocs bruts extraits d’une carrière de pierre de Buxy (Saône et Loire). La couverture des deux demi bâtiments repose partiellement sur les piliers centraux qui reçoivent les charges par l’intermédiaire de points d’appui en fonte d’acier moulé.

La collaboration d’un ingénieur acousticien de Strasbourg, Othon Schneider, a permis de modeler une ambiance acoustique qui différencie les zones de circulation des zones statiques : le son est caverneux à la périphérie et mat à l’intérieur de la salle polyvalente. Le sol du musée, silencieux à la marche est en particules de caoutchouc coulé sur place.