Jean-Pierre Sève

D’où venez-vous ?

Je suis né à Mâcon et je suis la 4ème génération sur le domaine à Solutré. Autant dire que je suis bien enraciné dans le village.

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

On ne m’a pas spécialement posé la question de ce que je voulais faire. Je me suis décidé tout seul. A partir de 14 ans j’ai commencé à travailler avec mon père.
Le métier en lui-même me plait. Faire quelque chose, fabriquer quelque chose de ses mains donc surtout faire le vin. Travailler les végétaux, ça me plait et être maître de son travail. Dans un cadre comme à Solutré ça ne peut être que du bonheur !

Pourquoi ici ?

Ça remonte à mes deux arrières grands-pères. En tant que propriétaires, dans la maison où j’habite depuis 1910. Un arrière-grand-père à Pouilly et l’autre à Solutré, on est des grands voyageurs, une génération sur deux. Mon arrière-grand-père était à Solutré, grand-père à Pouilly, après mon père et moi, enfin bref on navigue d’une maison à l’autre suivant comme elle est libre. Pour l’instant moi je suis à Solutré et mon fils à Pouilly.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

Le Mont Pouilly et la Roche de Solutré parce que quand j’étais gamin, j’allais au champ de chèvres au Mont Pouilly, mes grands-parents étaient à Solutré. J’étais une fois d’un côté, une fois de l’autre. Je suis de Solutré et de Pouilly. J’ai crapahuté comme les chèvres contre la Roche de Solutré tout gamin. Je connais tous les moindres recoins, les cabanes qu’on a faites. J’avais mes copains à Pouilly et à Solutré. Je faisais la navette entre les deux donc c’est vraiment Solutré-Pouilly.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

La première chose, c’est quand il y a eu les fouilles, quand le périmètre a été fermé. J’étais tout gamin dans les années 70. On savait qu’il y avait des choses mais on ne voyait pas grand-chose en réalité. On essayait de rentrer, il y avait des gens qui nous laissaient rentrer, on était tout minots donc ils nous faisaient voir. Ça m’intéressé tout jeune. Et l’arrière-grand-mère de ma femme tenait l’ancien Musée de Solutré qui était sur la place du village.
Après il y a eu la fameuse histoire de Mitterrand, on l’a toujours vu monter sur la Roche, ça fait partie de notre jeunesse. Je l’ai pas vu des tonnes de fois, une dizaine de fois, il a fait de la publicité pour Solutré. Avant, les gens entendaient parler de Solutré pour la Préhistoire et Pouilly-Fuissé mais ils ne faisaient pas le lien, le fait que c’était le même endroit parce qu’on dit toujours « Solutré », on ne dit pas « Pouilly-Fuissé-Solutré ». Les gens ont fait bien l’association à partir de ce moment-là. Donc au même endroit ils savaient qu’ils pouvaient voir plein de choses différentes. C’était marquant quand même.