Patricia Rimbert

D’où venez-vous ?

Je suis née en Afrique, au Sénégal. De retour en France, j’ai habité à Tournus jusqu’à l’âge de 18 ans. Mes grands-parents étaient commerçants à Tournus et à son retour en France mon père a repris une auto-école à Tournus. Plus tard je me suis mariée avec un Solutréen, et donc j’habite à Solutré depuis 42 ans, je fais partie des « vieux cailloux ».

Pourquoi ce métier ? Quel est votre parcours ?

Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est pas un métier, c’est de la création, du plaisir au quotidien. Mon métier était alimentaire. Pendant pas loin de 40 ans j’étais collaboratrice de mon ex-mari, dans un cabinet d’assurances. Je m’y suis plu et intéressée, mais aujourd’hui je fais ce que j’aime ! Ce n’est pas un métier, c’est une passion.
Auparavant j’ai toujours dessiné, crayonné, je crois que je suis née avec un crayon dans la main. Même quand je remplissais les devis d’assurance, je dessinais la maison, la ferme, la voiture des gens, et les clients voulaient le contrat avec mon dessin ! J’avais rêvé de faire les beaux-arts quand j’étais jeune, mais mon père n’a pas voulu, de peur que je finisse « hippie ». Après ma maladie, j’ai découvert le modelage avec Laurence Delatte, l’effet de l’art-thérapie a fait le reste… A partir de ce moment-là, je me suis aperçue que pour moi c’était devenu primordial d’exprimer tout ce que j’avais envie de créer, et qu’en plus, toutes mes mauvaises pensées partaient dans le geste. Ça a été une révélation !
J’ai investi dans l’achat d’un four, et j’ai travaillé la terre, dès que je pouvais… tout à comprendre et toujours à apprendre, un beau projet de vie.

Pourquoi ici ?

Solutré est un village que je n’ai pas choisi, je suis venue ici pour suivre mon ex-mari, natif de Solutré. Après mon divorce, j’aurais aimé partir loin ! Aujourd’hui je reste ici pour la proximité de ma mère très âgée, de ma famille, et de ma fille surtout.

Votre endroit préféré sur le Grand Site ?

Le circuit des deux roches. C’est celui que je fais tous les jours, en partant de chez moi.

Votre meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Ce qui m’a enthousiasmée, et là où j’ai vraiment commencé à m’intéresser au Grand Site de France (parce qu’au départ je faisais partie des « Solutréens résistants », je ne comprenais pas l’intérêt de ce label), c’est quand j’ai fait le stage de construction de murs en pierre sèche. J’ai rencontré Gérard Talon, le chef de Brigade, et les hommes de la Brigade Verte, et je me suis dit : « Chapeau ! ». Ce dispositif d’insertion donnait vraiment à ces gars une perspective d’avenir. J’ai trouvé la démarche belle, et à partir de là je me suis intéressée à toutes les actions du Grand Site.