Aux origines la passion
Dès l’aube des temps, l’Homme a imprégné de son histoire ce site remarquable, y laissant son empreinte précieuse. Explorez, à travers les âges, l’évolution fascinante du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson.
Influence Gallo-Romaine
Dès le Ier siècle avant J.C., l’influence gallo-romaine façonne le paysage du Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson aux abords de l’imposante Roche. Les forêts luxuriantes des vallées cèdent la place aux pâturages et les coteaux calcaires accueillent la viticulture. Les parcelles cultivables sont soigneusement préservées et les « saltus » apparaissent. Il s’agit de zones de forêts et de prairies consacrées au pâturage sur les sommets et les crêtes.
Associant agriculture, élevage, viticulture et production de bois de chauffage, cette organisation du paysage permet alors une économie autarcique posant les bases d’une occupation continue du site jusqu’à nos jours.
forteresse médiévale énigmatique et stratégique
Au Moyen Âge, la Roche de Solutré revêt une importance stratégique cruciale. Un château, dont seules quelques traces subsistent aujourd’hui, se dresse alors sur le bord de l’escarpement. Attribuée au roi Raoul (923-936), la construction de cette forteresse aurait cherché à protéger les frontières du côté beaujolais. En 1330, Jean de Braine vend le comté de Mâcon au roi de France. Les chanoines du chapitre de Saint-Vincent, qui avaient reçu la garde du château de Philippe Auguste, abandonnent leurs droits. Les conflits entre les Armagnac et les Bourbon menacent alors de destruction la citadelle. En 1435, le duc Philippe le Bon, craignant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains et ne menace le Mâconnais, ordonne alors qu’elle soit démantelée. La destruction du château, théâtre de batailles acharnées, est un soulagement pour la population.
Au XIXe siècle, des fouilles révèlent quelques fondations murales, encore visibles aujourd’hui, et des indices de l’implantation des bâtiments de la forteresse. L’analyse d’Adrien Arcelin permet aujourd’hui de comprendre que la position stratégique de la forteresse compta plus que sa puissance.
ce que laissent les moines
Le Xe siècle marque la fondation de l’Abbaye bénédictine de Cluny et l’essor du vignoble mâconnais. Les monastères créent des domaines viticoles et entreprennent des travaux de défrichement et d’empierrement. La culture de la vigne prend désormais plus d’importance que les pâturages et autres cultures céréalières.
L’empreinte de l’Agriculture
Au XIXe siècle, la population rurale est à son apogée et les terres largement cultivées. L’agriculture sculpte le panorama le long des versants, créant une mosaïque paysagère riche et variée. Bois et landes occupent le sommet cédant aux vignobles sur les côteaux. Les terres cultivables s’installent au pied des versants et les prairies au fond des vallons. La viticulture devient prépondérante car plus rentable que la culture céréalière. Freinée temporairement au milieu du siècle par la crise du phylloxera, elle reprend rapidement sa domination sur le site.
Durant la première moitié du XXe siècle, l’agriculture reste diversifiée, combinant élevage et produits de la terre. La seconde moitié du siècle témoigne de la quasi-disparition de l’élevage au profit de la vigne. Les bosquets de buis, ou buxaies, apparaissent alors sur les falaises et les pelouses.
Un grand site et des hommes
Evoquant le fameux paysage du Grand Site, les vers du poète mâconnais Alphonse de Lamartine (1790-1849) résonnent comme un échos de ce que, depuis l’aube des temps, les Hommes admirent ici : « Deux navires pétrifiés surplombant une mer de vignes ».
Plus récemment, François Mitterrand (1916-1996) y laissa son empreinte, faisant de la Roche de Solutré un lieu de pèlerinage annuel, propice à l’observation des évolutions du monde et aux échanges avec la presse.
Témoin silencieux du temps qui passe, trait-d’union entre les âges, le Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson conjugue harmonieusement passé et présent. Cette terre, à travers les siècles, façonne les vies et les destins de ceux qui la traversent.