Roches voisines
C’est son histoire géologique qui donne au Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson son caractère spectaculaire. Un phénomène rare dans la région, fruit de millions d’années d’évolution, distingue les Roches des monts environnants : constitués d’éléments résistants avec un sous – bassement cristallin et des calcaires du jurassique moyen et supérieur, les chaînons sont délimités par deux fossés tectoniques : les vallées de la Saône et de la Grosne.
La formation des Roches
Les Roches, cassantes et fissurée, sont formées de calcaire. Ce sont des chaînons monoclinaux caractérisés par leur orientation nord – nord – est / sud – sud – ouest, un talus, à pente raide, tourné vers l’ouest et un flanc, en pente douce, tourné vers l’est. Au sud, ces chaînons butent contre le socle cristallin du Beaujolais, presque complètement débarrassé de sa couverture sédimentaire. Au nord, ils se prolongent en d’autres chaînons.
Paléozoïque ou Ère Primaire : de 540 à 245 millions d’années.
L’histoire géologique du Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson commence il y a 360 à 290 millions d’années. A la fin de l’Ère Primaire, au Carbonifère, se forme, par érosion du plissement hercynien, le socle des monts du mâconnais, présentant un paysage de plateau faiblement bosselé.
Mésozoïque ou Ère Secondaire : de 245 à 65 millions d’années
Il y a 200 millions d’années, à la grande période des sédimentations marines, la Bourgogne est recouverte d’une mer chaude, la Téthys. Pendant toutes les périodes du jurassique, différentes couches calcaires se forment. Ces couches emprisonnent des débris de mollusques, coquillages, crinoïdes et autres animaux marins, dont on retrouve aujourd’hui les nombreux fossiles bien visibles. Ils forment la marne, une roche sédimentaire que l’on retrouve principalement aux pieds des roches, signe d’un climat chaud et de mers peu profondes, propice au développement d’une importante vie sous-marine.
Au jurassique moyen, il y a 150 millions d’années, les reliefs de Vergisson et de Solutré se forment et se couvrent de coraux (formation d’un récif corallien, comparable à ceux des mers du Sud actuelles). Les sédiments portent le nom de calcaires à polypiers. Ils sont très résistants à l’érosion et se retrouvent aujourd’hui sur le sommet des Roches.
Entre 150 et 130 millions d’années, au jurassique inférieur, des couches calcaires assez tendres se forment, sur lesquelles au crétacé, entre 130 et 65 millions d’années, vient se déposer une couche crayeuse très fine. Vers -70 millions d’années, la mer se retire progressivement. Une longue phase d’érosion enlève les couches supérieures de sédiments.
Cénozoïque ou Ère Tertiaire : de 65 à 1,65 millions d’années
Il y a environ 30 millions d’années, l’est de la Bourgogne, en particulier le mâconnais, subit le contrecoup du soulèvement des Alpes. Les terrains se fracturent dans la direction principale Nord– Nord-est / Sud – Sud-est. Le bassin de la Saône s’effondre, donnant naissance à la Bresse. A l’ouest, actuel Mâconnais, des plateaux s’élèvent puis basculent vers l’est formant la ligne de cuestas Solutré – Vergisson – Montsard. Les sédiments du crétacé sont lessivés.
Accélération du processus d’érosion
La formation de failles a rapproché, côte à côte, des terrains de nature et de résistance différentes. Il y a 650 000 ans, commencent les premières glaciations, lesquelles perdurent jusqu’aux alentours de – 10 000 ans. Les versants subissent une érosion particulière à chaque épisode glaciaire que connaît la région. Les cours d’eau ne parvenant pas à les évacuer vers la Saône, les matériaux constituant les versants s’accumulent au pied des corniches après avoir été éclatés par le gel. La topographie actuelle des falaises, aux contours anguleux, témoigne de ces différentes érosions. Celles-ci continuent, assez lentement, à sculpter ce paysage que nous connaissons aujourd’hui, favorisée par la mise en culture des versants.