Promenade archéologique au cœur du paysage

Conçu en 2006 par le cabinet d’architecture Catherine Frenak et la paysagiste Catherine Mosbach, le parc archéologique et botanique de Solutré est une invitation au voyage et à la contemplation. Au fil des huit stations, entre flore spontanée et niveaux archéologiques stratifiés, laissez voguer votre regard sur la vallée de la Saône et la plaine bressane. Sur les pas des premiers occupants, plongez dans l’émerveillement d’un véritable voyage dans le temps.

Le Parc archéologique se trouve à l’endroit même où nos ancêtres venaient chasser les grands herbivores, au pied de la Roche de Solutré. Comme eux, parcourez du regard 13 000 m² d’un paysage de prairie arborée.

Suivez le sentier qui serpente entre les remblais des explorations archéologiques du siècle dernier. Ici, une butte de terre, là, une fosse encore visible. Depuis 1866, les nombreuses campagnes de fouilles ont modelé le relief du terrain, laissant des empreintes marquées dans le sol de ce site où les hommes préhistoriques chassèrent des milliers de chevaux et de rennes.

Observez ! Dans la pelouse, ça et là, se déploient les touches colorées d’espèces végétales, orchidées sauvages et protégées. Au fil du chemin, les panneaux vous racontent la géologie, l’histoire des recherches, le mode de vie des communautés de la Préhistoire, leurs techniques de chasse et la végétation actuelle si particulière du site, celle des pelouses calcaires, rare et protégée, que l’on retrouve au sommet des roches de Solutré, et Vergisson et du Mont de Pouilly.

Contemplez les lointains ! Le val de Saône, la plaine de la Bresse, la ligne bleutée des Mont-Jura, dépassée par la cime du Mont-Blanc, s’étendent à perte de vue. L’air est vibrant, une légère brise fait onduler les hautes herbes, vous êtes bien.

Admirez ! Sous le grand abri, des moulages révèlent la profondeur du gisement et la succession des couches archéologiques. Attardez-vous devant deux moulages particulièrement intrigants. Le premier est le sol de la couche à ossements de chevaux du secteur J10, datant du Gravettien, dévoilant la strate de magma de cheval qui couvre près d’un hectare sur le gisement. Elle est presque intégralement formée de restes de chevaux, essentiellement les os de leurs pattes et leurs dents, éléments les plus solides résistant aux millénaires. Le second, plus haut, représente la structure foyère du secteur M12, témoin de l’Aurignacien, la plus ancienne culture d’Homo sapiens en Europe. Il révèle un exceptionnel aménagement vieux de plus de 30 000 ans, contant le passage d’un groupe de chasseur de chevaux, de renne et de bisons.

Alors, êtes-vous prêts à nous rejoindre pour une expérience inoubliable au Musée de préhistoire de Solutré et dans son Parc archéologique ?

PEB musee solutre 029©Stéphane Godin

Zoom sur

Les moulages stratigraphiques de J10 et M12. Du haut des niveaux stratigraphiques, 400 siècles de préhistoire vous contemplent !

Deux grands moulages verticaux complètent cet ensemble : la stratigraphie du secteur I11 dévoile la succession de deux niveaux magdaléniens, datés au carbone 14 entre 14 000 et 16 200 avant notre ère, et d’un niveau solutréen daté entre 22 000 et 21 400 avant notre ère (datations calibrées).

La base de cette stratigraphie est interrompue par la couche à ossements de chevaux, révélée à quelques mètres dans le secteur J10, témoignant des chasses répétées des chasseurs du Gravettien, datés entre 31 200 et 30 000 avant JC (datation calibrée). À côté, la chute vertigineuse dans le puit du temps se prolonge avec les niveaux du secteurs M12, en-dessous du niveau de magma gravettien. Reparties sur deux niveaux, les occupations aurignaciennes de Solutré ont été datées entre 38 500 et 31 100 avant notre ère.

Informations pratiques

Le Parc archéologique et botanique est accessible depuis le Musée de préhistoire. Son accès est compris dans le billet d’entrée du musée.

Le Parc archéologique et botanique n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap moteur.