Le Musée de Préhistoire de Solutré, inauguré en 1987, a été crée à l’initiative du Conseil Départemental de Saône-et-Loire afin de présenter, sur les lieux de leur découverte, les collections du célèbre site préhistorique.

Découvert en 1866 par Adrien Arcelin, le gisement de Solutré a fait l’objet de nombreuses recherches qui se poursuivent encore aujourd’hui. Il convient de citer les remarquables travaux de l’abbé Breuil en 1907 ainsi que les recherches de Jean Combier, directeur des fouilles de Solutré de 1968 à 1978, qui ont renouvelé les connaissances sur ce site prestigieux.

entrée muséeSitué au pied même de la Roche de Solutré, haut lieu touristique de France, le Musée présente les collections d’un des plus riches gisements préhistoriques d’Europe : un site de chasse fréquenté depuis plus de 50 000 ans par des hommes qui sont venus chasser, dépecer et boucaner des milliers de chevaux et de rennes. Il reste à cet emplacement une accumulation d’ossements qui est à l’origine de la célèbre légende, aujourd’hui démentie, des chevaux précipités par les chasseurs depuis le sommet de la roche. C’est en réalité au pied de l’escarpement rocheux que les troupeaux étaient traqués puis abattus.

L’histoire des collections

Plus d’un siècle de recherches à Solutré, depuis la découverte du site en 1866, a permis de rassembler de riches collections. Beaucoup furent dispersées, échangées ou vendues. Certaines se trouvent aujourd’hui à l’étranger comme au British Museum de Londres, aux Etats-Unis, en Allemagne ou encore en Russie. En France, les principaux musées à avoir recueilli d’importantes collections provenant de Solutré sont le Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, le Musée de l’Homme à Paris et le Musée Guimet d’histoire naturelle de Lyon.

Les collections exposées aujourd’hui à Solutré donnent un panorama complet des différents travaux de recherche effectués sur le site depuis sa découverte. Ces objets ont pu être exposés au musée de Solutré grâce à deux dépôts : celui du musée des Ursulines de Mâcon pour les collections Arcelin et de Ferry, celui de l’Etat pour les collections des fouilles de 1967 à 1977.

La collection Henry de Ferry

Henry de Ferry, conduit les fouilles de 1866 jusqu’à sa mort en 1870. Un inventaire de l’ensemble de sa collection, établi après son décès comptait 5262 pièces. Plus tard, son petit-fils André, sur les instances de l’abbé Breuil, accepte de céder deux statuettes de cervidés sculptées au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye. En 1958, il décide de vendre la majeure partie de la collection éponyme du Solutréen au British Museum de Londres et au musée des Ursulines à Mâcon.

La collection Adrien Arcelin

Adrien Arcelin
Adrien Arcelin

En 1875, Adrien Arcelin offre à l’Académie de Mâcon sa collection archéologique des fouilles de Solutré afin que celle-ci soit déposée au musée de Mâcon. Comme de nombreux préhistoriens de son époque, il envoie certaines séries de référence à des établissements prestigieux tels que le musée des Antiquités Nationales ou l’Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris. Seuls quelques rares objets sont conservés en souvenir par ses héritiers. Son fils, le Docteur Fabien Arcelin, qui reprend les fouilles à Solutré dans les années 1920, décide de léguer ses collections au Laboratoire de Géologie de l’Université de Lyon, où elles se trouvent jusqu’à aujourd’hui.

Les collections d’Etat

Après plus de 30 années d’interruption des fouilles, le site, laissé sans protection, était menacé de destruction. Sur proposition de Jean Combier, alors Directeur des Antiquités Préhistoriques de la région Rhône-Alpes, l’Etat accepte en 1967, d’acquérir les parcelles privées qui correspondent au site archéologique et de financer de nouvelles fouilles. Les principaux objectifs de ces nouvelles recherches sont de préciser la chronologie et de reconstituer l’environnement des différentes occupations préhistoriques, tout en mettant en œuvre des techniques de fouilles et d’analyses modernes : grands décapages et relevés précis du matériel archéologique, analyses sédimentologiques, palynologiques et paléontologiques. C’est grâce à l’étude de ces documents que nous avons aujourd’hui une meilleure connaissance des pratiques de chasse préhistorique à Solutré.