Valentine Beck

D’où viens-tu ?

Je suis une Ch’timi, je suis née à Lille, je viens du Nord, du grand Nord. J’ai fait mon DESS à Dijon, et je ne suis jamais repartie de la Bourgogne, et je crois que je ne repartirai jamais. Je pourrais difficilement vivre sans vignes, sans la lumière typique de la Bourgogne. Bon, il me manque la mer, mais tant pis.

 

Pourquoi ce métier ? Quel est ton parcours ?

J’ai visité la grotte de Lascaux quand j’avais 8 ans, et là j’ai décidé de je serai « archéologue de Préhistoire ». Et c’est ce que j’ai fait ! J’ai fait des études d’histoire, histoire de l’art et archéologie, j’ai fait beaucoup de fouilles sur le terrain en tant que bénévole. En 1998 j’ai travaillé au parc archéologique de Samara dans la Somme, à côté d’Amiens, et là j’ai découvert la médiation et ça m’a vraiment plu. Après ça j’ai travaillé longtemps à l’Archéodrome de Bourgogne, jusqu’à sa fermeture, puis au Musée des Beaux-Arts à Beaune, au Musée des vins, au CRDP (centre régional de documentation pédagogique) en tant que libraire, j’ai été AVS, j’ai fait des remplacements de prof et je suis finalement arrivée à Solutré, presque par hasard.

 

Quelles sont tes missions ?

Je fais toujours un petit peu de médiation, avec les écoles ou le grand public. Je m’occupe de la préparation, la mise en place des expositions temporaires, la rédaction des textes. Et surtout tout ce qui concerne le suivi des collections : les prêts, les suivis sanitaires, les inventaires. J’en prends soin.

 

Pourquoi ici ?

Le Paléolithique c’est la partie de l’histoire que je préfère, et Solutré c’est LE site du Paléolithique pour moi. Pouvoir voir les feuilles de laurier tous les jours au musée, ça me fait plaisir, et ça a suffi à me faire venir jusqu’ici (rires) !

 

Ton endroit préféré sur le Grand Site ?

Le parvis du musée. Je trouve qu’on a de là une vue superbe sur la plaine, et on comprend pourquoi les gens sont venus s’installer ici. On visualise le troupeau qui arrive, on voit passer les chevaux, on pourrait presque les chasser. Par moment on voit le Mont Blanc, c’est trop beau !

 

Ton meilleur souvenir sur le Grand Site ?

Le jour où l’exposition « Animaux disparus » a enfin été prête. Je n’ai fait presque que ça pendant un an, travailler sur cette exposition. C’était une vraie satisfaction de voir l’aboutissement de ce projet, et un soulagement, j’ai poussé un grand « Ouf ! ».

 

Qu’est-ce que tu veux que les gens ressentent quand ils viennent ici ?

J’ai envie que les gens s’imaginent 50 000 ans en arrière, qu’ils regardent les troupeaux passer en se demandant s’ils vont manger du cheval ou du renne à midi (rires). Qu’ils arrivent à s’immerger dans cette période, c’est ce qu’ils devraient ressentir en sortant du musée.